Une journée dans une estancia

Après (presque) un mois d'auberges de jeunesse, nous avons décidé de passer 24h dans une estancia. Pour résumer, une estancia est une sorte de ranch argentin : une ferme entourée de grands prés dans lesquels on trouve des vaches et des chevaux. Lorsqu'on descend vers le sud, vers Puerto Mdryn par exemple, on y trouve principalement des moutons.

L'estancia que nous avions choisie était une estancia touristica, ce qui veut dire qu'ils ont réduit au strict minimum les activités agricoles (juste assez pour la déco et l'ambiance) pour se concentrer sur l'accueil de touristes.

Les consignes pour se rendre à l'estancia en transports en communs depuis Buenos Aires sont claires : prendre un bus vers le nord-ouest et demander au chauffeur de s'arrêter au kilomètre 87,3. Cette description est moins étonnante dans un pays où toutes les rues sont numérotées de manière métrique… mais le chauffeur a tout de même été surpris de notre demande.

Une fois arrivés, c'est parti pour 24h de "vacances des vacances". C'est un concept qui a l'air très répandu chez les personnes qui font un voyage long : certains s'arrêtent quelques temps pour tenir une auberge de jeunesse, d'autres repassent par chez eux. Nous avons juste passé 24h de séjour tout organisé.

La journée est rythmée pour nous et la cadence est donnée par les repas : empanadas de bienvenue à l'accueil, cloche pour sonner le déjeuner, beignets pour le gouter et re-cloche pour le dîner. À chaque fois, on est guidé et même placés à table !

Le principal repas est le déjeuner. Deux éléments marquants : le menu et le spectacle.

On mange un asado, les viandes arrivent donc dans l'ordre décrit par Anne-Sophie, accompagnées d'un vin rouge qui a bien besoin d'être coupé avec des glaçons (nous avions hésité à le faire la première fois que nous dinions avec des Argentins, jusqu'à ce qu'eux même le fassent). Toute cette viande est servie avec des crudités, que les locaux laissent de côté. L'organisation et le service sont bien huilés, il faut tout de même servir les 200 personnes qui sont là.

Pendant que l'on mange, un spectacle est organisé durant lequel on assiste à des chants et danses typiques des différentes régions de l'Argentine. Le numéro le plus impressionant à mon goût a été la démonstration d'un instrument local dérivé d'un outil de chasse. Il s'agit de faire tourner des bolas (boules en bois de la taille d'une balle de golf accrochées au bout d'une cordelette d'un mètre de long) et de les faires taper sur le plancher en rythme avec la musique, très vite de préférence.

Après le déjeuner, on nous déplace vers un des champs dans lequel aura lieu une démonstration à cheval. Plusieurs numéros : vitesse en slalom, course de vitesse, chasse à l'autruche en bois (avec l'arme de laquelle ont dérivées les bolas musicales) et un dernier jeu très difficile : des petits anneaux en acier sont fixés sur un portique et les participants doivent chacun attraper le leur à l'aide d'un pic en bois depuis leur cheval lancé à pleine vitesse.

Hu dada !
Course à cheval

Et en plus ils y arrivent !
Un anneau pour les gouverner tous

Tout cela se conclue par un maté avec une patisserie et nous nous baladons dans la ferme en attendant le dîner.

Au retour, nous avons pu constater un grand classique argentin : un système mal conçu compensé par la gentillesse des gens. Pour revenir à Buenos Aires, l'homme à tout faire de l'estancia nous dépose à la station de bus. Il se trouve qu'en fait la station est indisponible (en travaux, ou pas encore construite) et que donc les bus passent dans la rue principale. En effet, des gens attendent, et comme le dit Anne-Sophie : "Tout ces gens attendent surement quelque chose". C'est au moment de monter dans le bus que cela devient intéressant : pour acheter un ticket il faut une carte de transport qui sert de porte monnaie électronique, qui peut se recharger dans une station de bus, sans ça impossible de payer un ticket de bus au chauffeur… Heuresement, les gens devant nous dans la file nous proposent de payer nos tickets avec leur carte et nous leur payons le ticket. Nous avons donc bien pu aller à Buenos Aires où nous avons pris un bus pour Puerto Madryn.



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